A la paume de la main, cheminent les tendons fléchisseurs (ils se terminent au bout des doigts et permettent de les plier), les nerfs qui se divisent pour les 2 côtés de chaque doigt (ils donnent la sensibilité aux doigts), et les vaisseaux qui vascularisent les doigts (2 vaisseaux pour chaque doigt).
Ces éléments sont représentés sur le schéma de gauche (tendons en vert clair, nerfs en jaune, et vaisseaux en rouge). Ces éléments « nobles » sont protégés par une nappe de tissu fibreux qui les recouvre et les sépare de la peau : ce tissu fibreux de protection est appelé aponévrose palmaire, il est représenté en vert foncé.
Il s’agit d’une maladie décrite pour la première fois en 1832 par un chirurgien français, le Baron de Dupuytren. Dans cette maladie, il existe un épaississement et une hypertrophie de l’aponévrose palmaire avec 2 types de lésions :
*Les nodules : il s’agit de boules, correspondant à l’épaississement localisé de l’aponévrose, à la paume de la main ou des doigts.
*Les brides : il s’agit d’un épaississement en longueur de l’aponévrose, au niveau de la paume, au niveau d’un doigt, ou à cheval sur les 2. L’épaississement de l’aponévrose s’accompagne souvent d’une rétraction, ce qui tire sur le doigt qui alors ne peut plus s’étendre complètement. Les vaisseaux et nerfs des doigts s’enroulent souvent autour des brides (schéma 2).
La maladie de Dupuytren peut atteindre plusieurs doigts sur une main, et les plus fréquemment atteints sont le 5° et le 4°. Les 2 mains peuvent être atteintes, plus rarement les pieds.
Cette maladie atteint plus souvent les hommes que les femmes. Elle peut être favorisée par l’existence d’un diabète, la prise de certains médicaments, la consommation excessive d’alcool, et elle est parfois familiale.
Tant qu’il n’y a pas de déficit de l’extension des doigts et qu’on peut mettre la main à plat, il n’y a pas d’indication à opérer.
Quand en revanche un déficit apparaît, le traitement est justifié. En cas de bride souple, on peut parfois couper la bride avec le biseau d’une aiguille à travers la peau (Aponévrotomie à l’aiguille) sous anesthésie locale. Dans les autres cas, l’intervention consiste à retirer l’aponévrose malade en ouvrant la peau (Aponévrectomie).
Cette intervention (aponévrectomie, schéma 3) se fait selon les cas en ambulatoire ou en hospitalisation classique (vous restez à la clinique 48 à 72 heures). L’anesthésie est le plus souvent loco-régionale (seul votre bras est anesthésié). L’ouverture de la peau se fait le plus souvent en « Z », car cela évite les rétractions cutanées secondaires (schéma 4).
Parfois, et en particulier dans les formes évoluées, la mise en extension du doigt en fin d’intervention entraîne un déficit cutané (il manque de la peau). Une des techniques consiste alors à laisser ouverte l’incision transversale de la paume (schéma 5); c’est la technique de Mac Cash (chirurgien anglais ayant décrit la technique en 1964) : la cicatrisation se fait spontanément en 2 à 3 semaines, avec réfection du pansement tous les 2 jours.
Dans certains cas, pour recouvrir la base d’un doigt, on utilise un lambeau et/ou une greffe de peau (si ce geste est indiqué chez vous, il vous sera expliqué en consultation).
Après votre opération, vous pouvez ressentir, surtout les premiers jours, des douleurs modérées pour lesquelles un traitement antalgique vous sera prescrit. Votre pansement ne doit pas être mouillé. La rééducation doit être débutée le lendemain de votre intervention, et ce de façon quotidienne.
Les pansements doivent être refaits en général tous les 2 jours. Vous devrez enfin porter une attelle qui maintiendra vos doigts en extension, la nuit et 2 fois 2 heures dans la journée. Le reste du temps, il faut mobiliser vos doigts, en extension (pour gagner ce que vous n’aviez plus), et en flexion (pour conserver ce que vous aviez).
Les fils sont à retirer au 15° jour post-opératoire. Vous pouvez alors vous relaver les mains normalement sous l’eau en les séchant bien après (sauf si Mac Casch, il faut attendre quelques jours de plus que la cicatrisation soit acquise) ; après l’ablation des fils, il vous est également conseillé de masser vos cicatrices au moins 2 fois par jour avec une crème hydratante.
Concernant vos activités quotidiennes, vous ne devez pas forcer pendant environ 1 mois et ne devez pas exposer votre cicatrice à des situations qui pourraient la souiller (bricolage, jardinage, etc…), tant que la cicatrisation n’est pas acquise. Vous pouvez reconduire en moyenne au bout d’une dizaine de jours, pour des petits trajets habituels.
Enfin, il faut savoir que les cicatrices après ce type d’opération sont souvent indurées et sensibles plusieurs mois, ce qui explique qu’on vous conseille de les masser et de les hydrater pendant une longue période.
Dans un certain nombre de cas, l’intervention ne permet pas de récupérer une extension complète de votre doigt, et c’est en particulier le cas au niveau du 5° doigt, surtout s’il s’agit d’une forme évoluée, et à fortiori d’une récidive.
Les récidives (réapparition de la maladie au même endroit) et les extensions (apparition de la maladie sur un autre doigt, sur l’autre main etc…) sont toujours possibles.
Les hématomes et infections sont rares, mais peuvent nécessiter une réintervention. C’est le cas également des nécroses de la peau : le tissu malade étant à certains endroits très adhérents à la peau, celle-ci peut être lésée au cours de l’intervention.
Les nerfs donnant la sensibilité aux doigts étant adhérents aux brides, ils sont exposés à une section accidentelle qui malgré une réparation chirurgicale peut entraîner des troubles de la sensibilité définitifs. (Souvent, les nerfs sont simplement traumatisés lors de l’opération car on est obligé de les écarter et de tirer un peu dessus, cela entraîne alors des « fourmis » dans le bout du doigt et une petite diminution de sensibilité qui disparaissent en général en quelques semaines).
Les vaisseaux qui irriguent le doigt sont exposés de la même manière ; si les 2 artères d’un doigt sont lésées et ne peuvent être réparées, le doigt risque de mourir et doit être amputé ; il s’agit d’une situation absolument exceptionnelle, sauf sur des formes très graves multi-récidivées et multi-opérées.
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